198 - Janvier 2005

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Escapade dans le cadre de Lille 2004, Capitale Européenne de la Culture.

Allers-retours MEXIQUE-EUROPE (1910-1960)


Ce dimanche 21 novembre 2004, nous étions 18 Malonnois(es) répartis en 4 équipages pour un aller-retour " Malonne-Lille " Pendant le déjeuner " OXFAM " à Floreffe, les pilotes étaient désignés et les co-pilotes recevaient un carnet de route très complet avec l'horaire de la journée, des plans et une présentation de l'exposition et de la ville de Lille.

Dardenne Yolande

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Vecquée, Marlagne

Deux mots familiers aux gens de Malonne et qui ne sont pourtant pas synonymes : Marlagne désigne un massif forestier qui s'étendait jadis du confluent de la Sambre et de la Meuse jusqu'à Bois-de-Villers au Sud, Sart St-Laurent à l'Ouest ; Vecquée désigne un bois de 260 Ha. contenu entre la ligne à haute tension passant à la Gueule du Loup près du chemin de Corbeaufosse et s'étendant jusqu'au Crestia à l'Ouest, Bransart au Sud et le bois de Cabaca également appelé petite Vecquée.

Joseph Lorant

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L' Harmonie Ouvrière fête Sainte-Cécile.


En cette période de fin d'année, le paradis des saints est fortement sollicité. St-Nicolas, Ste Barbe, St Eloy et bien d'autres sont en plein travail . En ce qui concerne les musiciens de l'Harmonie Royale Ouvrière, ils ont dignement fêté Ste Cécile, leur patronne, ce samedi 27 novembre . Qu'est-ce qui peut faire le plus de plaisir à la sainte musicienne ? De la musique, bien sûr, et les musiciens de l'Harmonie ne s'en sont pas privé !

R. Legrain .

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"Déjeuner en Paix"

Qui ne se souvient du délicieux film du siècle dernier "Dejeuner sur l'herbe", des familles entières s'étaient rassemblées dans un grand verger par un jour d'été. De grandes nappes blanches recouvrent l'herbe tendre, chacun apporte son casse-croûte, les mamans s'activent, les papas palabrent tandisqu'une nuée de bambins joue à saute-moutons, au renard qui passe avant de se lancer dans une folle course-poursuite, en piétinant une de ces belles nappes et en renversant quelques tasses de cacao au passage, le tout, il va de soi, dans un silence religieux…

Jan Van der Linden

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Du vignoble à la dégustation.

Préliminaires : tout ce qui va suivre est écrit en puisant dans mon expérience personnelle au service de la vigne et du vin, ma passion depuis 1973. Il y eu beaucoup d'échecs, maiségalement d'immenses satisfactions. Certains lecteurs auront peut-être des avis divergents en opposition avec mes commentaires. Je leur en reconnais le droit le plus strict car je ne suis pas la bible en la matière. Toutefois, qu'ils sachent que tout ce que je développe est le fruit de mon travail. C'est comme cela que je procède et mes réussites viennent de mes procédés.

L. Courtois

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" Le patrimoine culturel et religieux de Malonne a été gravement atteint par un acte de profanation qui nous a tous scandalisés !

Saint Berthuin fait partie intégrante de notre identité malonnoise, et que nous soyons chrétiens ou pas, nous sommes tous blessés quand saint Berthuin est agressé, quand ses reliques sont méprisées.

Plus grave encore, l'hostie consacrée a été profanée !
Le sens de cet acte nous bouleverse, car en l'hostie, c'est le don de vie et l'espoir qui sont niés.

Bernadette HENDRICK.

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Marché de Noël à Saint Berthuin

Nous n'avons pas reçu le texte que nous attendions. On dit que certains virus dévorent les courriels, on dit aussi que les "chatters" se battent entre eux et que les souris s'attaquent et dévorent les mails. On dit tant de choses, mais nous n'avons pas de texte. Qu'importe, puisque le marché de Noël était particulièrement beau, nous faisons un reportage photo, un peu pour le rappeler à ceux qui l'ont visité et le faire regretter à ceux qui ne l'ont pas fait.

La rédaction

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Une après-midi de mini-golf

J'avais toujours regardé le mini-golf d'assez loin, jusqu'au jour où je reçus une invitation officielle me proposant d'inscrire une délégation du tennis au grand tournoi annuel du mini-golf de Malonne.

Ouais… Ils ne sont pas fous au mini-golf de vouloir nous faire jouer à ça un 21 novembre ?!

Objection balayée d'un coup de club puisque ça se déroulait à l'intérieur, sur 9 obstacles transportables. On ne pouvait mal d'avoir froid. Avec un nombre record de120 joueurs stockés dans la même salle, on a même eu plutôt chaud, très chaud…

Stéphane Vincent

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St-Nicolas à Bauce


Comme chaque année et malgré l'énorme travail de ce début décembre, St-Nicolas est venu dans le quartier de Bauce le samedi 5 décembre . Comment expliquer la fidélité du grand saint envers ce petit coin de Malonne? Bien sûr, du haut du ciel, il doit être facile à repérer, coincé entre la Sambre et la route nationale. Peut être, les enfants y sont-ils plus sages qu'ailleurs ou encore, le patron des enfants veut-il témoigner sa sympathie au petit comité de Bauce pour son dévouement à la cause des enfants et des plus vieux .
En tous cas, il était bien présent avec son âne chargé de friandises et accompagné de son fidèle Père Fouettard, très débonnaire, il faut le dire, car il préfère diistribuer des bonbons que des coups de martinet.
Une délégation des marcheurs d'Aisemont avec fifres et tambours suivait St-Nicolas annonçant ainsi son arrivée devant chaque maison où il s'est arrêté pour récompenser les enfants sages.
Bravo et merci St-Nicolas et à l'année prochaine !

R. Legrain

 


 

Goûter de Noël chez les 3x20

Les membres de l'Amicale des Pensionnés de Malonne se sont retrouvés de samedi 11 décembre pour leur traditionnel goûter de Noël .
Mme Binsfeld, la dynamique secrétaire, bien rétablie après quelques petits problèmes de santé, a pris la parole pour souhaiter la bienvenue à toutes et à tous. Elle a demandé une pensée pour son gendre décédé en octobre. C'était lui le rédacteur attitré des circulaires de l'association .
Le comité des 3x20 vieillit et son rôle devient de plus en plus lourd. C'est pourquoi la secrétaire souhaite un rajeunissement des cadres de façon à assurer la continuité et la survie de l'association . Alors, vous les plus jeunes, n'hésitez pas à vous engager et faites-vous connaître au président René Fréquin .
Comme de coutume, il n'a pas fallu attendre longtemps pour que les danseurs dont les jambes fourmillaient
depuis un moment s'élancent sur la piste au son des airs entraînants de l'orchestre .(Comme Pierre, son chef l'a fait remarquer à deux reprises, c'est de la vraie musique, pas des cassettes impersonnelles. La preuve, les auditeurs attentifs peuvent décéler quelques fausses notes, assez rares tout de même)
Cette ecxellente ambiance s'est prolongée jusque tard dans la soirée .

R. Legrain

 


 

Saint Nicolas au Basket Club Malonne

Nous savons tous que St Nicolas est le meilleur ami des enfants. Ce que l'on sait moins, c'est qu'il aime aussi le sport et les sportifs, donc il aime doublement les enfants sportifs.
Au BC Malonne, ceux-ci sont particulièrement nombreux, de 5 à 45 ans, depuis les équipes de baby et pré-poussins jusqu'àux équipes fanion en 2ème provinciale Messieurs et 1ère provinciale Dames et …même les vétérans ont gardé leur âme d'enfant.

 

Mathieu Demoulin

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L'ASSEMBLEE GENERALE DU TENNIS

Plus 25 !

Je l'avais juré fin 2003 après notre assemblée générale, on serait deux fois plus nombreux en 2004. Pari tenu puis-que d'une dizaine de personnes réunies dans le froid il y a un an, nous étions 35 ce samedi 20 novembre, et l'ambiance était plus que chaleureuse.

Evidemment, pour attirer tout ce beau monde, il a fallu plus qu'une liste de chiffres et un verre de l'amitié… C'est donc par l'odeur du fromage que nous avons appâté notre assemblée, et plus précisément par une délicieuse fondue savoyarde, concoctée par nos spécialistes culinaires " maison ", ou plutôt " comité " : Françoise Alardo, Valérie Rigaux, Dominique Bodson et Olivier "Maciste " Wynants, 4 membres qui, ensemble n'en font qu'un, mais d'une efficacité redoutable.

Stéphane Vincent

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La préhistoire et l'Egypte ancienne, c'est chouette !


Jeudi 25 novembre, nous sommes allés à Treignes pour passer la journée au Musée du Malgré-Tout.

En visitant l'exposition sur l'Egypte ancienne (4000 ans avant J.C.), nous avons appris que le pain et la bière étaient très importants, c'était des aliments de base pour tous. Ils servaient aussi à payer les travailleurs.
Nous avons pu admirer plus de 130 objets comme des jarres à vin et à bière, des moules à pain, un four à pain de l'époque, une araire (l'ancêtre de la charrue) …
Les dieux étaient présents partout dans la vie quotidienne et certains animaux étaient sacrés, comme le chat.
Tous les corps étaient momifiés car les Egyptiens croyaient en la vie dans l'au-delà.

Dans le parc préhistorique sont reconstitués différents types d'habitats : grande hutte réalisée avec des branches, des feuilles, des cailloux ; maisons construites à l'aide de crânes, d'os, de défenses de mammouths ou des tentes fabriquées avec des peaux d'animaux.
C'était vraiment génial d'imaginer comment les hommes vivaient au temps de la préhistoire !

Pour terminer, nous avons participé à deux ateliers : le tissage (chaucun a réalisé un bracelet) et la callygraphie égyptienne (nous avons écrit notre prénom en hiéroglyphes sur un papyrus).

Une journée amusante avec plein de découvertes à raconter dès notre retour à la maison !

Les élèves de 3ème et 4ème années de St Berthuin.

 

 

 


 

Le tennis de table, un sport érotique…

Vous ne le saviez peut-être pas, mais le tennis de table est un des rares sports de compétition mixtes.

Sympa non ?

Ça fait des années que je joue, et je n'ai jamais éprouvé de difficultés particulières à jouer contre une fille ; j'ai toujours considéré que c'était un adversaire à battre comme un autre.

Ce samedi de novembre fut un peu différent. On nous avait déjà prévenus qu'il y avait dans l'équipe adverse une joueuse du genre " qui ne laisse pas indifférent ". " Jean-Mi, tu en as vu d'autres " me dis-je, et je vais à mon match l'esprit tranquille…

Nos adversaires : deux hommes, deux jeunes filles. Les mecs arrivent en premier et nous annoncent que leurs partenaires féminines seront un peu en retard, tout en nous confirmant le charme à venir… Pas de panique. Pour rigoler, on fait dans la subtilité : " on accepte le retard si elles font un strip-tease avant de commencer ". Waf waf…

Enfin elles arrivent, et j'ai l'honneur de commencer contre la " canon ". Au -dessus de la taille, elle porte un polo bleu ciel sans manches, juste au corps ; il met très, très bien en valeur sa poitrine " Dolly-Partonesque " (des " obus " comme me le fait remarquer un de ses partenaires qui a le sens de l'observation)… Ce qu'elle porte sous la taille ne m'apaise pas : petite jupette blanche bien serrée. Bon sang, ne pourrait-elle pas porter un short comme tout le monde ? Pas un endroit où je pose mes yeux ne manque de me rappeler sa féminité, et pourtant il faudra bien que je regarde si je veux espérer la battre.

Son partenaire lui annonce le petit marché conclu à propos du strip-tease. Elle rit et me dit en me regardant dans les yeux : " j'en ferai même deux si tu veux… ". Je n'attaque décidément pas ce match dans les meilleures conditions.

Le premier set commence très mal, c'est qu'en plus elle sait jouer la garce ! Et moi je ne suis pas très concentré. Une balle que je mets dehors rebondit sur le sol et remonte sous sa jupe. Je m'encourage : " allez Jean-Mi, ne fais pas attention ", mais j'aimerais pourtant que la balle soit le prolongement de ma vue et de mon toucher…

Je n'y suis décidément pas et elle me fout une raclée en souriant gentiment ; on n'apprend pas ça à l'entraînement ! J'ai une drôle d'impression : du pigeon il ne me manque plus que le roucoulement, et encore… J'ai l'impression qu'elle sait très bien comment s'y prendre pour gagner des points avant même la mise en jeu… Je me dis : " allez Jean-Mi, fâche-toi tout rouge, elle t'a tourné en bourrique, tu vas lui mettre une fessée, euh non, pas une fessée, une dégelée ! ".

J'attaque le 2ème set le couteau entre les dents et je la troue dans tous les sens. Elle commence à s'énerver. Zut, je lui fais de la peine, ce n'est pas ça que je voulais, je voulais juste la battre sans lui faire de peine moi !

Sa copine Marylin, entendant ses gémissements, l'encourage : " allez Lolita, te laisse pas faire ! ". Elle répond, presque en larmes : " mais je me fais massacrer ". Mais bon sang, c'est vrai ! Quelle brute suis-je pour lui infliger pareil traitement !? Pauvre petite, viens près de moi, je vais te consoler !

" Mais enfin Jean-Mi, tu vas retomber dans le même panneau ! " crie tout à coup une voix dans ma tête. La voix a raison, je serre plus fort mon manche (de raquette) et je termine le 2ème set en boulet de canon, ou en obus de mortier, c'est de circonstance.

Je suis enfin dans le match et bien décidé à ne plus en sortir. En face de moi, c'est enfin un pongiste venu pour me battre que je vois, je n'entends plus ses chants de sirène.

Je gagne finalement le match sans trop de douleur et je me dis que finalement elle n'est pas si forte que ça. Les perspectives de strip-tease s'éloignent mais comme m'aurait dit ma grand-mère : " un tien vaut mieux que deux tu l'auras ". En plus elle n'a finalement pas l'air de m'en vouloir. Par contre, mes potes, eux, ils sont vachement contents que l'équipe prenne l'avance grâce à mes nerfs d'acier. Rien de tel que l'amitié virile !

Après la rencontre, elle se change dans la buvette, enfilant un pantalon sous la jupe et enlevant la jupe ensuite, elle donne et reçoit quelques coups de fil au gsm, et s'exclame après le dernier : " waow c'est méga-cool, chuis top-contente ! ".

Moi aussi chuis top-content, on a gagné sur le fil, la Jupiler au fût est parfaite, on promet à tout ce beau monde qu'au match retour, on ira chez eux en kilt, et j'ai redécouvert les charmes de la mixité de mon sport favori.

J'espère quand même qu'on aura oublié notre promesse d'ici là.

Jean-Michel Sève

Stéphane Vincent

 


 

Les samedis sans voiture ?

Non il ne s'agit pas d'un projet de loi, mais de la question que je me suis posée un de ces samedis, en courant après ma voiture, et qui ne vaut que pour ma femme et moi !
La voiture qui recule toute seule
Ce fameux samedi, donc, jour de vacance mentale, je me rends à la banque, au Fonds de Malonne. Je me gare, je rentre. Je croise un grand moustachu. Connais pas, petit salut poli. Il rentre dans sa voiture et attend sa femme encore à l'intérieur.

Je fais la file au self-service banking ; depuis qu'on a changé la présentation à l'écran, ça chipote un peu.

Soudain, des coups de klaxon saccadés. Je me dis qu'il devient bien familier le grand moustachu, on vient à peine de se croiser !

Je regarde dehors et je constate que ma voiture vient de redémarrer alors que je ne suis même pas dedans ! Elle recule tout doucement vers la route, presque sagement.

Le grand moustachu, un héros ( !), jaillit de sa Renault et court se mettre en travers de la route pour laisser la voie libre à ma Véwé. Je la rattrape, ouvre sa portière passager et tire son frein à main. Je ris bêtement, je remonte dedans, ravance, coupe le moteur, tire le frein et engage une vitesse (si j'avais une cale sous la main, je la mettrais bien derrière une roue), je sors et je remercie Super-moustach'man pour son héroïsme et sa vivacité ; ce mec est " aware ".

Je vais chercher mes extraits de compte, je me donne une contenance, personne ne voit mes jambes qui tremblent.

Alors je repense à ma mésaventure d'il y a quelques samedis, et je me dis que je ne devrais peut-être pas prendre la voiture le samedi…
Un dahu, un sanglier, deux voitures en moins
Quelques samedis plus tôt donc… je pensais passer une soirée tranquille à la maison. Ma femme était partie faire son jogging avec une copine. Faut être fou pour jogger un samedi soir, dans la boue et l'obscurité (mais bon, du jogging, ce sont surtout les vertus laxatives que ma femme et sa copine semblent apprécier).

Mon pote Pascal était venu faire un petit salut à la maison, avec sa femme et ses deux petits. Je venais de nous servir une Jupiler 33 cl (sauf aux enfants…qui avaient préféré du whisky) et de couper une Mimolette en dés, recouverts de sel au céleri. A peine enfoncés dans le divan, mon gsm sonne : Myriam.

- Elle, calmement : " j'ai fait un accident "
- Moi : " ah ? où ça ? "
- Elle : " dans le bois du Duc "
- Moi : " ah bon ? ben, reviens, Pascal et Michèle viennent d'arriver "
- Elle, un peu plus tracassée : " mais non, j'ai cassé mon auto, mon auto ne roule plus, il faut que tu viennes me chercher ! "
- Moi : " cassée ? mais enfin, qu'as-tu fait ? qu'est-ce qui s'est passé ? "

C'est ici que je dois interrompre ce dialogue véridique pour en inventer un de toutes pièces, qui lui évitera la honte de devoir raconter qu'elle est sortie toute seule de la route.

- Elle : " tu ne vas pas me croire, mais c'était un dahu "
- Moi : " un dahu ? Mais je pensais qu'on en trouvait qu'en montagne ! Avec leurs pattes asymétriques, ils ne devraient pas pouvoir évoluer à plat !"
- Elle : " mais moi aussi chouchou, et pourtant je suis formelle, c'était bien un dahu ! C'est sûrement un coup des Rangers, tu sais qu'ils ont déjà réintroduit des castors par chez nous ! Tu aurais dû voir ce qu'il a fait : il était tapi dans le fossé, et d'un coup il a sauté sur la route en poussant sur ses deux longues pattes, puis il a fait un 180 degrés sur ses deux courtes pattes. Ses deux courtes pattes étant du côté Buzet et ses deux longues pattes du côté Bois-de-Villers, il penchait donc du côté Buzet, et moi, comme je venais des 6 bras de Bois-de-Villers, je suis montée dessus comme sur un tremplin, et…- et c'est ici que reprend le cours réel de cette histoire- ma voiture a fait une toupie, je suis partie de l'autre côté de la route en marche arrière, et c'est le fossé très profond qui m'a empêchée de m'écraser sur un arbre ! "

J'afone ma Jup', je reprends un dé de Mimolette, et j'explique à mes amis que ma femme semble avoir plus besoin de moi qu'eux. Ils ont à peine déballé les marmots qu'il faut déjà les remballer. C'est fou la logistique que ça demande de déplacer une famille avec deux enfants pour aller envahir une autre maison, ça ne doit rien à avoir à envier à l'armée américaine qui décide d'envahir un autre pays (qui ne lui a rien fait).

J'arrive sur les lieux de l'attaque du dahu, et, vu la posture très impressionnante de la voiture, je me dis qu'il y a dû y avoir un deuxième accident, ça ne peut pas être elle, la voiture a le nez dans le fossé et une de ses roues arrières trône un mètre plus haut que le sol. C'est pourtant bien elle. Je poursuis ma route pour aller faire demi-tour plus loin et revenir du bon côté de la route. Dans la longue ligne droite, avalée à bon train, un sanglier apparaît soudain dans mes phares. Il est déjà trop tard, alors que mon pied droit est toujours en train de se déplacer de l'accélérateur vers le frein, je le percute et l'envoie promener devant moi. C'est beau, il glisse sur la route, éclairé par mes phares.

Je n'ai pas le temps de m'occuper du cochon ni de ma voiture, Myriam m'attend. La voiture roule toujours, je l'examinerai plus tard. Je ramène Myriam à la maison, je finis les bières abandonnées et toute la Mimolette. C'est pas encore ce soir qu'elle va me féliciter pour ma bonne haleine. La dépanneuse embarque sa voiture une heure plus tard. Le dépanneur jette un coup d'œil sur la mienne : " radiateur foutu, il ne faut surtout plus rouler hein m'sieur ! ".
En dix minutes, nous sommes redevenus deux piteux piétons dépités.

Et je ne sais même pas ce qu'est devenu mon sanglier !
Les " assurances Saint-Thomas "
Le lendemain je téléphone à l'assurance pour faire enlever ma voiture. En cas d'assurance omnium, les dégâts de gibier étant les seuls remboursés intégralement sans franchise à charge de l'assuré, la téléphoniste me conseille de déposer une plainte à la police dès lundi, ce que je fais.
La policière est très sympa. Seul problème pour la déclaration : la " route Royale " ne semble pas exister dans l'ordinateur de la police. On ouvre un guide des rues et on la trouve, mais pas moyen de déterminer si cette " route Royale " se situe sur le territoire de Fosses-la-Ville (par Sart-St-Laurent), de Profondeville (par Bois-de-Villers) ou de Floreffe (par Buzet)… (je ne le sais d'ailleurs toujours pas, si quelqu'un pouvait me renseigner…)

Un expert mandaté par la compagnie d'assurances va voir ma voiture au garage. Il est formel : les dégâts observés ne peuvent pas provenir d'un choc avec du gibier. Piqué au vif, je demande son numéro à notre courtier et je l'appelle :

- Moi : " bonjour monsieur, je suis le conducteur de la VW que vous avez examinée, et je vous avoue que je suis un peu vexé, car vous affirmez que je ne dis pas la vérité "
- Lui : " mais je ne dis pas que vous mentez monsieur, je dis seulement que ces dégâts n'ont pas pu être provoqués par un sanglier, car je ne vois ni sang, ni poils, ni boue "
- Moi, en pensée : " tu ne dis peut-être pas que je mens, mais c'est vachement bien imité ", et en parole : " et pourtant je peux vous assurer que c'est bien un sanglier que j'ai percuté, je ne peux rien raconter d'autre que ce que j'ai déjà dit à la police, je roulais à 120 et… "
- Lui : " quoi, vous rouliez à 120 ? mais votre voiture devrait être déclassée monsieur ! "
- Moi : " bon, admettons que je n'ai pas percuté un sanglier, à votre avis, qu'est-ce que je pourrais avoir percuté pour avoir ces dégâts-là, sans trace d'une autre peinture ni trace avec quelque chose de dur et d'anguleux ? "
- Lui : " aah mais je ne sais pas moi monsieur, ce n'est pas moi qui ai fait l'accident ! "

Et bien, voilà qui me fait une belle jambe, ça n'a pas l'air bien compliqué comme boulot !

Cette fois, je suis vraiment vexé et je décide qu'il n'aura pas raison. Je vais voir le garde-chasse, on ne sait jamais qu'il soit au courant de quelque chose. Une connaissance m'ayant indiqué approximativement sa maison, après 1 km de chemin cabossé dans les bois, j'amène ma Skoda de remplacement à bon port, et je me rends compte que sa maison est en fait à 100 m de la grand-route. Pendant ce km, une mauvaise odeur me remonte dans le nez, j'ai bien l'impression que j'ai marché dans une crotte de chien, et que c'est la ventilation de la voiture qui rechasse l'odeur vers mes narines.
En attendant que le garde-chasse vienne m'ouvrir, j'attrape ma chaussure pour voir s'il y a quelque chose d'incrusté dans la semelle. J'avais vu juste. Tellement juste qu'en attrapant ma chaussure, je m'en mets sur la main. Le garde-chasse va m'ouvrir d'un moment à l'autre, j'attrape mon mouchoir et j'y frotte ma main le plus fort possible. Pourvu que je n'oublie pas cela, quand, dans une heure, je devrai sans doute me moucher.

Le garde-chasse n'a rien entendu et me conseille d'aller demander au chasseur, dont il me donne les coordonnées, " mais n'y allez pas maintenant ", me dit-il, " il y a eu une chasse cet après-midi et à l'heure qu'il est, ils doivent tous être pleins comme des barriques ".

Le lendemain, le chasseur m'affirme que des traqueurs ont trouvé un sanglier de 15 kg, dans le fossé, à 150 m de l'orée du bois. Ça ne peut être que le mien, je sens que je vais me faire plaisir quand je vais rappeler l'expert.

Je file sur place, je remonte le bois à pied et je le trouve, intact. Il mesure environ 70 cm, il est mignon, c'est plutôt un gros marcassin qu'un sanglier. Il a l'air endormi. Je le photographie. Je remonte de l'autre côté de la route, et je retrouve mes débris de pare-chocs 50 m plus loin.

Je compose le numéro de l'expert en jubilant :

- Moi : " monsieur l'expert ? Stéphane Vincent ici… dites, je viens de retrouver mon sanglier !
- Lui : " ah bon ? "
- Moi : " oui, un petit de 15 kg, ce qui explique le peu de dégâts "
- Lui : " ouais, mais même avec un petit, je ne peux pas croire que vous ayez si peu de dégâts "

Décidément, il est plus coriace qu'un sanglier celui-là ! Il n'a vraiment pas envie de payer !
Heureusement, mon dossier photos et le passage d'un deuxième expert, allé sur place se recueillir sur la dépouille mortelle de mon animal " suffisent " pour convaincre la compagnie d'indemniser intégralement

Conclusion de cette histoire :
1. Quand on a raison, il ne faut pas se laisser faire.
2. Faites attention aux sangliers dans le bois du Duc.
3. Faites encore plus attention aux dahus qui traînent dans le bois du Duc ; j'ai encore vu il y quelques jours un bus qui y était couché dans le fossé ; je suis sûr que c'était encore un coup des dahus !

Stéphane Vincent

 

 

Les mages à la crèche

Le plus difficile, c'est de se lever, se préparer et partir, une fois en route cela va déjà mieux! Mais lorsque, comme les mages de l'Evangile, on ne sait pas où l'aventure va nous mener, c'est tout autre chose!
Si ces hommes ont eu le courage de se mettre en route c'est parce qu'ils étaient ouverts, curieux, en recherche. Ils voulaient sans doute sortir de la banalité de leur existence, s'élever. Ils cherchaient un sens, un absolu pour lequel il vaut la peine de consacrer son existence.
Cet absolu, nous aussi, nous le cherchons souvent en regardant vers le ciel, en essayant de nous élever, de nous évader de la terre.
Les mages scrutent le ciel, les étoiles inaccessibles, car pensent-ils, là certainement se trouve la demeure de Dieu. C'est ainsi qu'ils vont marcher longtemps, le nez en l'air, les yeux dans le ciel. Ils ne sont déjà plus de ce monde.
Mais au bout du voyage, l'étoile s'arrête, les obligeant à baisser le regard, à revenir sur terre, à regarder vers le bas où ils découvrent un nouveau né dans une mangeoire.
L'histoire des mages, est un peu l'histoire de toutes les religions, de toutes celles et ceux qui sont en quête de Dieu. La tentation est grande de décoller de la terre, d'échapper, de s'élever au dessus de toutes les bassesses humaines.
Mais Dieu n'est pas la haut. Si nous voulons le trouver il faut regarder vers le bas, vers celui qui est sur la paille. Dieu est là. Il y aura cependant une exception, un jour il faudra lever les yeux pour le voir … lorsqu'il sera sur la croix!
Il est navrant qu'après avoir entendu 2000 fois ce message, nombre de chrétiens persistent encore à chercher Dieu dans le ciel. Or tous les signes de Dieu nous ramènent vers la terre, nous invitent à nous agenouiller devant le tout petit.
En ce début d'année, un nouveau chapitre de notre vie s'ouvre. Qu'allons-nous écrire sur cette page blanche qui se présente à nous?
Parmi tous les vœux que je porte dans le cœur, celui que je vous adresse aujourd'hui est, comme pour les mages, de découvrir et reconnaître Dieu sur la paille, la paille de toutes les fragilités, les pauvretés, relationnelles, culturelles, spirituelles… C'est là qu'il nous donne rendez-vous.


La pierre magique

Il était une fois, il y a de cela bien longtemps, un pays de sable et de soleil où les gens n'avaient rien d'autre à faire qu'à naître, grandir, s'aimer et puis vieillir en attendant de partir là d'où personne ne revient.
Et contrairement à ce que certains pourraient penser, c'était un pays heureux où personne ne s'ennuyait. Leur principale distraction était d'écouter les histoires que racontaient les grands-mères, le soir pendant que la lumière s'éteignait et que le silence de la nuit reprenait, comme chaque fois, possession des cases et du village.
Ces histoires étaient toujours les mêmes mais c'était toujours avec la même attention qu'elles étaient redemandées et écoutées.
L'une d'elles, cependant, avait la faveur des plus jeunes : elle narrait l'aventure d'un enfant du village qui, un jour, était parti à la recherche de la pierre magique qui transforme en or tout métal. Personne n'avait jamais plus entendu parler de lui mais une rumeur circulait qui le disait heureux et riche dans un pays lointain et inconnu.
Un jeune homme surtout dévorait les détails de cette histoire. Du fond de son coeur était né l'envie, l'idée puis enfin la résolution de s'en aller lui aussi à la quête de la pierre merveilleuse.
Pressentant combien les gens "n'aiment pas qu'on prenne une autre route qu'eux", il se mit, en grand secret, à préparer un bagage de voyage : un sac de cuir où il emmagasinerait quelques provisions ; un grand manteau qui devait le mettre à l'abri de la pluie, du soleil ou du froid ; des sandales solides capables d'endurer les aléas du chemin ; et, enfin, un robuste bâton au bout duquel il avait fixé une pointe de fer.
Quand tout fut bien prêt et qu'il sentit son coeur bien solide, il annonça son départ pour le lendemain. Il avait prévu les critiques de ses amis et les objurgations de sa famille mais il s'était blindé.
Très tôt le matin donc, il se leva, s'équipa fit ses adieux à tous ceux de sa famille et de ses amis qui s'étaient levés pour le voir partir et qui le suivirent des yeux jusqu'au moment où sa mince silhouette fut avalée par l'horizon.
Longtemps, il marcha en suivant la trace du soleil et en touchant du bout de son bâton toutes les pierres qu'il rencontrait. Tôt levé le matin, le soir tard couché, il traversa des plaines sans fin, escalada des montagnes innombrables, descendit au fond des ravins les plus impénétrables. A peine prenait-il le temps de boire et de manger tellement son coeur était gonflé d'espérance et d'impatience. De temps à autre se glissaient bien dans son âme des instants de lassitude ou de découragement mais il les traversait aisément.
Sa quête dura des mois, des années. On dit qu'il fit trois fois le tour de la terre, rencontra des gens de 36 couleurs, de plus de mille langages différents.. Son passage et le geste de son bâton suscitaient la curiosité, parfois la moquerie car il ne disait mot sur sa recherche. Cette dernière était maintenant devenue mécanique.
Petit à petit, pourtant, sa démarche se fit plus lente, plus laborieuse ; les périodes de repos plus longues et il arrivait qu'au petit matin, une légère brume voilât son regard. Exposés aux intempéries, ses vêtements s'étaient déteriorés, son visage amaigri, ses cheveux et sa barbe clairsemés. Il lui fallait maintenant plus de temps pour récupérer et ses membres restaient souvent ankylosés par la fatigue. Il continuait cependant sans plus beaucoup réfléchir.
Un jour, il arriva, en soirée, dans un village qui ressemblait à celui de son enfance. Les habitants étaient assis sur le pas de leur porte et les enfants couraient, criaient sur la place. Son arrivée fit sensation et tandis qu'il s'asseyait sur une grosse pierre, il fut bientôt entouré d'une bande d'enfants qui l'examinèrent avec curiosité et organisèrent bientôt une sarabande autour de lui. Notre homme les regardait en souriant, heureux de cette joie juvénile qui le distrayait de sa lassitude.
Tout à coup un des plus jeunes poussa un cri et pointa le doigt en direction du bâton que le voyageur avait posé sur ses genoux. Tous les regards suivirent : au bout, une étrange lueur brillait. Les commentaires fusèrent de toute part et, surpris, notre pélerin porta à ses yeux l'objet de l'étonnement des enfants.
Et, sans jamais pourtant l'avoir vu auparavant, il reconnut l'éclat de l'or. C'était bien lui ; il avait donc réussi. Une onde joyeuse envahit son vieux corps. Ses yeux ne quittaient plus la pointe miraculée qu'il caressait de ses mains décharnées.
Il avait réussi ! Enfin ! Mais où, quand ? Dans quel ravin, sur quelle plaine ou montagne ? Il avait tant marché ! Jamais il ne pourrait retrouver le lieu où le miracle s'était opéré. A la joie succéda rapidement une vague de désespoir. Ses yeux s'emplirent de larmes et tout son corps se mit à trembler.
Médusés, ses petits compagnons le regardaient maintenant en silence. Le calme s'était établi sur la place et, petit à petit, gagna notre voyageur. Après tout qu'importait l'endroit ? Il avait gagné la partie ; le reste n'avait pas d'importance.
Alors, lentement, le vieil homme rassembla sur ses épaules les restes de son manteau comme s'il voulait trouver un peu de chaleur et, avec douceur, presque avec tendresse, il porta la pointe d'or à hauteur de ses yeux qu'il ferma pour toujours.


L'Escribouilleur.

 


Noëlle Chatelet, La dernière leçon, éd. du Seuil

A travers toute son oeuvre, Noëlle Chatelet a toujours été intéressée par la réflexion sur le corps, par une liberté qui emprunte d'autres chemins que ceux des modèles habituels, par le douloureux problème de la fin de vie : pourquoi et comment mourir.
Dans ce dernier livre, elle raconte la fin de vie de sa propre mère, une dame de 92 ans, en relative bonne santé physique et morale, qui décide un beau jour de quitter la vie et de le faire "dans l'indiscipline, contre les moeurs, les coutumes du moment". Et ceci pour éviter le délabrement progressif et inavouable qu'elle pressent à sa porte.
Pendant les trois mois qui séparent cette décision de l'exécution du projet, l'auteure va accompagner sa mère dans ce dernier voyage, tenter de se familiariser avec cette échéance, chercher à apprivoiser la mort et, peut-être, au travers de cette démarche, "contempler à cru, en pleine lucidité l'image de son propre vieillissement".
Accompagnatrice seulement, car la mère - ancienne infirmière accoucheuse - va rester le maître d'oeuvre, cherchant à faire accomplir à sa fille toute une série de petits deuils symboliques pour adoucir les effets du deuil réel et l'immuniser contre sa violence.
Etre jeune procure (heureusement !) le privilège de ne pas être atteint par toutes ces choses sombres, de ne les deviner qu'à travers les brouillards qui enveloppent les confins de l'existence des autres. Mais il arrive, fatalement, un moment où le spectacle de nos parents, s'enfonçant dans le dédale de la vieillesse, nous rappelle à la réalité.
Comme chante Brel "mourir la belle affaire, mais vieillir! Oh vieillir!"Comment s'en tirer ? "Préférer la mort choisie, n'est-ce pas un hymne à la vie, n'est-ce pas l'aimer très fort ?"
J'ai trouvé ce récit lumineux mais à la limite du supportable. L'émotion n'est pas le chagrin ; distinguer entre les deux relève du grand art !

Joseph Lorant