Vous
êtes commerçant à Malonne, Floreffe, Salzinnes
et un beau jour vous voyez paraître chez vous une petite dame, quadragénaire*,
1m60, survoltée, au volant d'une petite Twingo bleue, parfois accompagnée
de son petit-fils ou de sa petite-fille ?
Pas de panique, vous allez avoir affaire au " département publicité
" de Malonne Première, en la personne de Anne Vincent (Van Lommel
pour les intimes). La pub est très importante pour Malonne Première
: c'est la principale source de rentrées financières du journal
avec la participation de ses lecteurs (improprement appelée abonnement,
puisque de toutes façons, Malonne Première est distribué
en toutes boîtes). Rappelons que Malonne Première ne reçoit
aucun subside !
Chaque mois, le travail est à recommencer et s'étale sur une
semaine (la première semaine du mois pour le mois suivant) ; si au
début, il y a une douzaine d'années, la semaine était
complètement remplie, car presque tout était à faire,
actuellement, ça prend environ deux heures par jour, car la machine
est bien lancée et l'organisation bien rôdée.
Pour que le journal soit viable, il faut ramener chaque mois environ 4500
à 5000 mm/colonne. Kekseksa ? C'est l'unité utilisée
pour mesurer les encarts et les facturer ; on ne mesure donc pas en nombre
de lignes ou en cm², mais en mm par colonne. Un journal comptant 5
colonnes en largeur et 400 mm en hauteur, une page complète représente
2000 mm.
Pour commencer, Anne - ça me fait un peu bizarre de l'appeler par
son prénom mais je ne vais tout de même pas l'appeler maman
pendant tout le texte - contacte les commerçants qui insèrent
une pub toute l'année et qui arrivent en fin de contrat. Elle leur
propose alors une reconduction du contrat. Un contrat d'un an leur donne
une réduction de tarif de 20 %.
Ensuite, elle contacte les commerçants susceptibles d'être
intéressés par un encart à un moment bien précis,
comme la Saint-Valentin ou la fête des mères pour les fleuristes,
ou l'hiver pour les carrossiers
Lorsqu'un nouveau commerçant s'installe, Anne va le voir spontanément.
D'autres la contactent eux-mêmes. J'ai d'ailleurs testé personnellement
son sens commercial, en me faisant passer au téléphone pour
un client potentiel un peu demeuré ; elle a immédiatement
commencé à me vanter la présentation du journal, et
même lorsque je lui ai dit que j'étais envoyé par Stéphane
Vincent, elle n'a pas compris que c'était moi qui étais en
train de la mener en bateau, et elle a continué à argumenter.
Si certains commerçants placent leur annonce par sympathie, nombreux
sont ceux qui considèrent que le journal leur rapporte vraiment de
la clientèle ; ils apprécient sa grande clarté.
Dès qu'elle a suffisamment de mm, elle les envoie à Ghislain
Collet qui réalise les encarts par ordinateur. Certains clients envoient
directement leur annonce par Internet.
Une fois ce travail terminé, elle contrôle que tout est correct.
Elle passe ensuite une soirée à découper toutes les
publicités à insérer. Elle peut alors se rendre à
la prémaquette, c'est-à-dire la composition manuelle du journal,
par collages. Elle participe au début de la prémaquette, pour
contrôler les nouvelles pubs réalisées par Ghislain,
et essayer par exemple de valoriser les nouvelles pubs en les plaçant
en 3ème page.
Malgré ces multiples contrôles, il arrive encore de temps en
temps qu'une erreur passe au travers des mailles du filet. Notre "
marketing manager " coupe alors l'herbe sous le pied à une éventuelle
engueulade en téléphonant à son client ou en faisant
un geste commercial si l'erreur est vraiment dure à avaler
Pour assurer une visibilité parfaite du journal et donc des annonceurs,
Anne passe encore dans quelques commerces et lieux publics déposer
quelques exemplaires pour les gens qui ne le reçoivent pas.
Ce n'est pas tout de faire le travail, il faut s'en faire payer. Anne prépare
les brouillons de facturation et les fait parvenir à Philippe Folcque,
le trésorier. Il établit les factures et les lui rend pour
un dernier contrôle.
La boucle n'est pas encore tout à fait bouclée puisque même
pour Malonne Première il faut de temps en temps faire un petit rappel
de paiement
* quinquagénaire en fait, mais il faut être un peu diplomate
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