LES SŒURS CLARISSES à MALONNE

Au cours des siècles, les sœurs clarisses supportent courageusement les épreuves liées à une série de guerres et d'épidémies. Elles devront fuir et passeront par Trèves, Anvers, Veere … pour s'établir, vers 1580, à Saint-Omer, dans le Pas-de-Calais,.
1789 : Révolution Française : le monastère disparaît dans la tourmente.
Toutefois, dès 1795, les sœurs reviennent à Saint-Omer pour s'occuper de l'éducation des jeunes filles. Mais, en 1903, elles devront fermer les classes et établir la clôture qui va les séparer du monde. Très vite, les lois anticléricales du gouvernement Combes les obligent à quitter la France … à la recherche d'un refuge en Belgique.
A l'époque, Monseigneur Heylen, évêque de Namur, est disposé à les accueillir. Et c'est dans la nuit du 21 octobre 1903 que huit Clarisses de Saint-Omer prennent le chemin de l'exil pour la " Ferme Blanche " sise au bord de la Sambre, à Malonne.
Très vite, des difficultés financières poussent les religieuses à ériger un couvent simple et plus fonctionnel sur la colline du Tombois. Dès 1906, les Sœurs s'y établissent. La communauté comptera une trentaine de religieuses. Certaines font le lien entre le voisinage et la paroisse. Toutes partagent les peines et les joies de chacun(e) et bénéficient de la générosité de la population auprès de laquelle elles quêtent la nourriture.

1962 : Concile Vatican II.
Au fil des ans, les communautés chrétiennes s'efforcent d'intégrer et de mettre en pratique les textes conciliaires. La vie de la communauté des Clarisses évolue sous la double poussée de l'écoute de la tradition franciscaine et de la culture environnante. Elle se traduit entre autres par une plus grande proximité et une authentique communion avec Dieu et les frères et sœurs en humanité. Cela s'est manifesté par une liturgie ouverte à tous, qui se célèbre en français et non plus nécessairement en latin. Les textes deviennent enfin " compréhensibles " ! De plus, les lieux de prière ne connaissent plus de grille qui séparait les religieuses des laïcs. Au niveau des relations entre sœurs, les préséances cèdent la place à un authentique esprit fraternel, où " l'exercice de l'autorité " implique la participation aux décisions et l'apprentissage de la coresponsabilité.
Mais les Clarisses veulent également s'engager dans un accueil spontané et confiant qui privilégie la rencontre simple, discrète et chaleureuse de celle ou celui qui vient, pauvre ou riche.
La communauté a créé un espace d'accueil : la " Clarté Notre-Dame ".
Il permet le partage de la prière et du silence, si cela est souhaité, pour une ou plusieurs journées. Il favorise une présence amicale aux personnes qui y font halte …que ce soit en groupe, en couple, seul… pour changer d'horizon, se revivifier, reprendre confiance en soi, ou tout simplement pour, en tant qu'étudiant, trouver un cadre propice à un blocus sérieux !

Il est évident que toute cette évolution dans l'esprit de la vie religieuse a entraîné progressivement une série de transformations dans le monastère. Importants travaux au niveau de la chapelle : un lieu unique pour l'eucharistie, religieuses et laïcs célébrant ensemble (plus de grille) ; la partie où se trouvaient les sœurs étant transformée en un oratoire ouvert à tous. Au niveau de l'accueil, l'infrastructure comprend 13 chambres, des salles de réunion, un oratoire, un jardin et une bibliothèque. Différentes aides ont permis la réalisation de nombreux projets ; on peut citer, entre autres, les frères de l'Institut St-Berthuin, les moines de l'abbaye Saint Remy à Rochefort … C'est, par exemple, ces derniers qui ont réalisé et offert la splendide " Colombe eucharistique " qui contient la réserve des hosties consacrées. La colombe est extrêmement riche en symboles bibliques. Elle a été utilisée dès le 4è siècle dans diverses régions (Chevetogne en possède également une).

Aujourd'hui, à Malonne, 13 sœurs clarisses continuent à vivre conformément à leur choix de vie. Elles ont décidé de vivre l'Evangile, de suivre Jésus, en ayant pour guides François et Claire d'Assise qui leur inspirent un projet de vie en pauvreté et en fraternité. La journée est rythmée par la prière personnelle et communautaire. La prière du matin exprime la louange et l'accueil du don de Dieu qu'est une nouvelle journée. Les Vêpres (17h50) sont l'occasion d'expression d'intentions liées au vécu, à l'actualité et confiées au Seigneur. A ce moment-là, les sœurs évoquent toutes les demandes de prières qui leur ont été adressées de multiples manière.
Mais d'autres tâches attendent les religieuses !
Elles se répartissent les différents services domestiques : assurer l'approvisionnement, entretien des différents locaux, cuisine, vaisselle, lessive, jardinage, secrétariat, accueil des hôtes, soins aux sœurs malades ou âgées … Pour la détente, des " vacances communautaires " en hiver et en été rompent le rythme habituel. Chaque sœur peut proposer des activités de loisir en intégrant la communauté (jeux de société, vidéo …).
Chaque semaine, deux heures sont consacrées à l'étude (pour nourrir la vie spirituelle et mieux comprendre ce qui pose question aujourd'hui : philosophie, éthique, théologie, morale …).
A l'occasion, participation à des sessions de formation (à Malonne ou à l'extérieur).
Après le repas de midi, une heure de grand silence pour prier, lire, écrire ou … faire la sieste.
Après les complies, temps de silence souvent propice à la lecture.

Le monastère est un espace réduit qui - me disait sœur Marie-France - s'élargit sans cesse ! D'abord par les relations avec de nombreuses personnes, les visites, les hôtes … Ensuite, par différents médias : journaux, revues, radio, TV … et l'espace internet. Mais il faut gérer les informations. Le but n'est ni la curiosité ni la distraction. Il s'agit de nourrir une solidarité, une communion et cela a un impact au niveau de la prière. Internet permet aussi une meilleure collaboration dans des commissions de travail au niveau de l'ordre et du diocèse, dans la gestion de l'hôtellerie …

Pour célébrer ce centenaire ainsi que le 750è anniversaire de la mort de Sainte Claire, les Clarisses ont souhaité rencontrer différentes communautés de Malonne. C'est ainsi qu'en novembre 2003 la communauté du Piroy était invitée au monastère pour animer la messe du soir. Celle du Fond le sera en octobre 2004. Les religieuses organiseront aussi une fête pour leurs parents : eucharistie et souvenir des défunts, repas … et le souper de quartier se partagera chez elles. Mais nous sommes tous invités le 11 août 2004 à 10 h pour l'Eucharistie de la Sainte Claire. De plus, elles ont aussi réalisé une exposition qui reste accessible à tous jusqu'au 21 octobre 2004 (il est souhaitable de prendre rendez-vous). Vous y trouverez de nombreux souvenirs, photos anciennes et actuelles, différents objets appartenant à la communauté, une liste de toutes les sœurs décédées depuis leur arrivée à Malonne et différents documents se rapportant à Sainte Claire, Saint François et à la communauté.
Entrant dans ce monastère, on est toujours accueilli par un sourire confiant. De suite on perçoit l'ambiance paisible et silencieuse qui fait régner la sérénité entre les personnes et l'on est touché par le rayonnement de leur joie offerte dans toute sa simplicité.

Pour tout contact avec le monastère : tel : 081 44 47 40 ; fax : 081 45 02 67
e-mail : ClarissesMalonne@swing.be