Son parcours théâtral
"Ne pleure pas Jeannette" est le premier petit rôle de
Philippe, pour une fête scolaire, lorsqu'il fréquentait l'école
primaire des Frères de Salzinnes. En 1960, les parents de Philippe
l'inscrivent dans le mouvement " Patro " de Salzinnes. Sa maman
était engagée dans la J.O.C.. Celle-ci a été
jociste en tant que permanente nationale. Il est dirigeant, ensuite équipier
régional et enfin président régional du mouvement.
C'est déjà l'heure des petits spectacles d'animation. La
première pièce qu'il a interprétée est "
Le trésor de Rackam le Rouge " et cela dans la salle de l'Institut
Saint Jean de Dieu pour les enfants. Cette pièce avait été
mise en scène par Jean-Marie Sechehaye, un ancien dirigeant de
Patro. Philippe avait à l'époque 15 ans. En 1969, sous la
direction de Jean Renard, il a joué en wallon " Li P'tit Mitan
" .Ce fut la première et la dernière pièce dite
dans cette langue. - " C'est trop difficile, nous dit-il, car je
ne maîtrise pas assez la langue wallonne pour pouvoir improviser
dans le rôle". Philippe a tout de même mis en scène,
un peu plus tard, une pièce, en wallon, de Christian Berliaire
pour la troupe de Belgrade à la plus grande
joie des spectateurs. C'est en 1972 que Philippe Moriamé débute
et tient son premier grand rôle au théâtre en tant
qu'acteur dans la comédie, Ces Dames au Chapeau Vert, au sein de
la Troupe de la Fidélité de Saint - Servais. Il devait y
remplacer son père qui ne pouvait se libérer. Il avait 19
ans. A l'époque, cette troupe répétait dans la salle
des fêtes de l'Institut Saint-Aubain, rue de Bruxelles à
Namur. Il la connaissait bien cette salle, car il la fréquentait
déjà, étant petit, lors des répétitions
des pièces de Robert, son père. Il s'est même réchauffé
près du poêle c'était fin des années 50 lorsque
son papa, très distrait, l'avait oublié après une
répétition. Le gamin s'y était endormi au cours de
la soirée.
1976, Philippe s 'engage dans la troupe de théâtre des Jeunes
Pousses dans la salle du cinéma Forum de Salzinnes. Il joue plusieurs
pièces dont il est aussi metteur en scène. Il manquait de
comédiens à cette époque. En 1991, il travaille une
dernière fois avec les Jeunes Pousses. La pièce s'intitule
" Les Chouttes " . Il arrête dans la troupe Salzinnoise,
et c'est l'époque du renouvellement du cinéma Forum. En
1995, la troupe malonnoises les " Vrais amis " recrute des acteurs.
Ce sont ses premiers contacts avec Joseph Daffe et sa première
pièce " La soupière " de Robert Lamoureux. En
1997, Anne Depaive et Frédérick Degreef, deux jeunes motivés
et prêts à s'investir dans la troupe des " Vrais amis
" veulent créer une troupe de jeunes. Ceux-ci sont à
la recherche d'un metteur en scène. Philippe accepte la fonction.
Spectacle du XXIII ème Philippe s'investit de plus en plus dans
le village de Malonne. Il écrit et monte le spectacle du XXIII
ème anniversaire de Saint-Berthuin à partir des faits historiques
avec l'aide de Joseph Franssens. A cette occasion, les écoles et
les chorales de l'entité sont rassemblées pour une soirée
mémorable.
Sa formation
Philippe est instituteur. Il est formé par l'Institut Saint-Berthuin
de Malonne. C'est sans doute sa tante, ancienne directrice de l'école
de " Plein Air " de la citadelle qui lui a donné l'envie
d'exercer son métier. Sorti en juin 1973, il a enseigné
pendant dix-huit ans à l'école communale de Salzinnes. Vingt
ans plus tard, il est promu directeur de trois écoles dans l'entité
de Namur. Il a la responsabilité actuellement de plus ou moins
quatre cents élèves.
"Il est vrai que pour être un bon instituteur, il faut savoir
aussi faire du théâtre pour intéresser son auditoire",
nous dit Philippe. Passionné de faits historiques et plus particulièrement
du folklore de Namur, Philippe a monté plusieurs spectacles dans
les écoles, mettant en scène ses élèves et
plus particulièrement dans l'école du Parc Astrid à
Jambes.
La famille
Philippe est le papa de trois enfants : Olivier (kinésithérapeute
), Marie-Catherine ( institutrice maternelle, on a la passion du métier
dans la famille!), et Nicolas ( professeur d'éducation physique
et maintenant étudiant en licence kiné ). Quand leurs enfants
étaient petits, Michèle, sa femme, les emmenait dans les
poussettes pour assister aux répétitions des spectacles.
Elle aussi, a joué dans plusieurs pièces de la troupe des
" Vrais Amis " et avant dans celle des "Jeunes Pousses
". Elle s'est spécialisée dans le maquillage des acteurs,
ce qu'elle fait régulièrement. Elle a même initié
Marie-Catherine qui prend de temps en temps la relève.
Le metteur en scène
Metteur en scène, c'est quelque chose que l'on a en soi.
Il y a eu bien sûr sa formation en jeux scéniques qu'il pratiquait
à l'Ecole Normale. Philippe fait référence à
Aimé Galand, instituteur en première primaire à l'école
d'application de l'Institut Saint -Berthuin, qui était son maître
de stage. Celui-ci faisait lui-même l'acteur en classe; il lui a
donné beaucoup de leçons de Savoir. Mais qu'est-ce qui lui
plait dans ce hobby ? C'est arriver à façonner un acteur,
pour lui donner corps sur scène. - C'est comme un squelette que
l'on habille. Il faut que l'on permette à l'acteur d'être
le mieux possible, mais aussi qu'il mette aussi sa touche personnelle.
Philippe nous livre sa comparaison d'instituteur : l'acteur qui a pu jouer
son rôle est comme un enfant à qui on a appris à lire.
L'acteur peut remercier le metteur en scène comme l'élève
remercie son instituteur. Le metteur en scène voit toutes les erreurs
et peut les corriger. Dans les coulisses, il est aussi stressé
que les acteurs le soir des Premières.
Comment fait-on pour choisir une pièce ?
"Il faut avant tout lire beaucoup ", nous dit Philippe.
"On choisit la pièce en fonction des acteurs disponibles et
en fonction du public". En ce qui concerne le public de Malonne,
c'est souvent le comique qui prime. Les spectateurs viennent voir une
pièce pour se distraire, pour rire. Il est important aussi qu'il
y ait une trame intéressante. On lit la pièce en voyant
agir les personnages. Le problème, c'est qu'il manque d'acteur.
La tranche d'âge la plus difficile à couvrir est celle entre
20 et 26 ans. Les acteurs bénévoles masculins sont moins
disponibles que les femmes. Alors quand il manque un acteur, il faut changer
le choix de la pièce retenue. Certaines pièces sont intéressantes
mais nécessitent la présence de nombreux acteurs et là
aussi, c'est difficile voire impossible à monter. Il est important
de voir des pièces de théâtre d'autres troupes, soit
en allant assister aux spectacles, soit en louant des cassettes vidéo.
Philippe est abonné à une revue théâtrale qui
donne des résumés de pièces et dès qu'une
d'elles lui plait, il commande le livre à Paris. Sa bibliothèque
personnelle est garnie de plus de mille titres. Etre metteur en scène
nécessite un travail d'équipe. C'est comme être un
coach dans une équipe sportive, c'est être un espèce
de chef d'orchestre. Il faut tout mettre en place. Le décor en
premier lieu, et ensuite la sonorisation et l'éclairage..
Ses autres engagements
Depuis quelques années, Philippe est membre de l'Aumônière
de Malonne. Il est le Chambellan, c'est-à-dire le maître
de l'organisation des cérémonies. C'est lui qui a écrit
le scénario du Châpitre.
Il a été recruté par le comité central des
fêtes de Wallonie pour être l'animateur, une fois par an,
des Walloniades. Il a déjà présenté ces jeux
pendant huit années sur la place Saint-Aubain et cela dans n'importe
quelles conditions atmosphériques !
Et pour l'avenir..
"Les Vrais Amis" fêteront le centième anniversaire
de sa création, à cette occasion Philippe prépare
pour les Malonnois un nouveau spectacle pour septembre 2004. " Madame
Sans Gêne ", est le projet rêvé pour 2005 en souvenir
de son papa. Mais la pièce nécessiterait la participation
de trente cinq acteurs. Jouer Napoléon est difficile. Philippe
ne s'en sent pas capable, mais il veut s'investir dans la mise en scène
et donner des conseils.
Il voudrait aussi mettre la cour d'honneur de l'école Saint-Berthuin
en évidence en créant un spectacle " Son et Lumière
".
En attendant la réalisation de tous ces projets, je vous invite
à voir la prochaine comédie mise en scène par Philippe
Moriamé . Elle s'intitule " La MAMMA " et se donnera
les 9 et 10 janvier 2004 à 20 heures et le 11 janvier 2004 à
15 heures dans la salle des fêtes de l'Institut Saint- Berthuin
(voir le communiqué dans ce Malonne Première, page 8 )
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