Après des études primaires et secondaires au Lycée
Royal de Namur elle est devenue fonctionnaire à Namur où
elle a trouvé son emploi.
Passionnée par la photographie, elle a viré vers le cinéma
après son entrée au Club Cinam, un club vidéo amateur
qui organise deux fois par mois des rencontres et des ateliers touchant
tous les métiers
du cinéma: prises de vue et de son, utilisation d'une caméra,
montage de films, etc.
Parmi les animateurs de ces ateliers, Laurence a eu la chance de rencontrer
Benoît Mariage, cinéaste professionnel bien connu, auteur
célèbre de reportages à la RTBF et qui, à
ses trop rares moments libres, accepte de diriger des ateliers cinéma.
C'est ainsi qu'il proposa à un petit groupe d'une dizaine d'amateurs
quelques séances d'écriture de scénario, point de
départ de toute production cinématographique. Chacun des
membres du groupe fut invité à créer un petit scénario
rédigé en une vingtaine de lignes et à en faire part
au groupe.
Maurice
Linet, un des apprentis scénaristes raconta sa petite histoire
qui emporta d'emblée l'assentiment de ses collègues. Son
scénario fut analysé, corrigé, affiné par
toute l'équipe. Manu Mariage, enthousiasmé proposa à
l'équipe de réaliser un petit film.
Après quelques séances de mises au point, et sous les conseils
du maître, on étudia les divers aspects techniques de la
réalisation : choix des acteurs, des décors, du matériel
nécessaire et on distribua les rôles de chacun : script,
caméraman, pigiste, éclairagiste, monteur, etc.
Laurence se chargea du rôle important de régisseur qui est,
en quelque sorte, le public-relations du groupe chargé de prendre
contact avec les autorités diverses, acteurs et figurants, de fixer
les rendez-vous et de veiller à nourrir et transporter tout ce
petit monde au bon endroit. L'auteur du scénario fut naturellement
chargé de la mise en scène.
Son scénario, bien que très simple est émouvant et
pourrait se passer dans n'importe quel village. Il a intitulé le
film " La dernière note ". L'action se déroule
au sein d'une société de musique dans un petit village (à
Fernelmont).
Suite au départ du chef de musique atteint par la limite d'âge,
se présente un nouveau chef, plus jeune, plus ambitieux, sans doute
meilleur musicien mais dénué de toute psychologie.
Dès la première répétition, il signifie le
tournant que va prendre la société en déchirant les
partitions qu'il trouve sur le pupitre et en déclarant tout de
go que la musique de papa, c'est fini et que de l'air de la 7ème
compagnie, on allait passer à la musique du 7ème art .Un
froid terrible parcourt tous les pupitres.
Le chef distribue les nouvelles partitions et attaque de suite la mise
en chantier d'un air de " Lawrence
d'Arabie ", un arrangement pour fanfare.
Il a la baguette rapide et nerveuse, il arrête sans arrêt,
fronce les sourcils à la moindre fausse note, fait reprendre sans
ménagement. Parmi les musiciens, le plus âgé joue
du tuba. Il a derrière lui cinquante années de présence
dans la société et est le plus dévoué: toujours
le premier pour préparer la salle de répétition,
distribuer les partitions et le dernier pour fermer les portes.
En cours d'exécution, il n'arrive pas à suivre le rythme
et, petit à petit, il s'arrête de jouer sous l'oeil réprobateur
du chef.
De retour chez lui, il enferme son instrument dans l'armoire, sombre dans
une mélancolie de plus en plus noire, ne sort plus de chez lui
et abandonne les répétitions.
Le jour de la collecte des objets encombrants, il se débarrasse
de son tuba avec un regard triste que l'on peut imaginer. Mais avant le
passage du camion, des enfants passent, aperçoivent l'instrument,
s'en emparent, l'essaient et l'emportent. On ne sait ce qu'en pense le
vieux musicien car il ne réagit pas. Pour lui, c'est une page qui
se tourne et sa vie qui s'en va en même temps que son cher tuba.
Quelques semaines plus tard, à l'occasion d'une sortie de la fanfare
qui passe devant chez lui, il a peut être reconnu le son de son
instrument favori joué par un jeune du village. Nul ne sait s'il
est heureux ou triste et si quelque part, un espoir renaît. C'est
au spectateur de répondre à la question car c'est sur cette
image que le film se termine.
Le film a été présenté en première
vision à la fanfare de Fernelmont puis dans divers festivals cinématographiques
dont celui de " Média 10/10 " à Namur où
il emporta en 2002 le premier prix offert par la deuxième chaîne
de la RTBF dans la série des courts-métrages.
Au début de cette année, il a aussi été récompensé
à " Vidéowal " un autre festival bien connu des
amateurs.
Depuis, l'équipe continue sa formation avec un atelier sur le montage
de film et a mis en chantier un nouveau court métrage qu'elle compte
présenter au prochain festival. Bravo à toute l'équipe
du Cinam et à Laurence en particulier qui s'intéresse maintenant
à la prise de vue et au maniement de la caméra.
Malonne Première lui souhaite bonne continuation et pleins succès
pour l'avenir.
NB: Le Cinam se réunit deux fois par mois dans un local de "
Canal C " et est ouvert à tous les amateurs.
Renseignements chez son président : Stéphane Rubay : Route
d'Eghezée, 50 à 5060 Auvelais. tél: 081/77.14.15
ou chez André Thérasse : 084/212614.
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