Celui-ci
reste évasif, il ne sait pas. L'utilité des ces aumônières
n'est pas encore défini.
Philippe, prévenu, mais aussi prévoyant, nous guide vers son
atelier, spécialement aménagé pour s'adonner à
son hobby.
Dans son atelier
Nous entrons dans cette pièce contenant différents outils.
Elle abrite aussi les machines les plus utilisées par lui.
Une scie à chantourner et un tour à bois .................
Celle qu'il utilise pour les "grosses pièces ", comme
les placards, les étagères se trouvent dans son garage,
c'est la combinée. elle permet de raboter, de mortaiser, de couper
à angle droit...
Notre artisan s'installe à la scie à chantourner pour nous
montrer son fonctionnement. La position du corps est importante. Le bois
aurait tendance à remonter, il faut donc exercer une pression.
Un dessin, une esquisse et sur un déchet de bois, une petite pomme
qui naît. ( Serait-ce le fruit de la passion ?... )
A ipe
Philippe nous explique le fonctionnement de la machine, qui grâce
à un système de pompe à air permet le dégagement
de la sciure et des déchets de la découpe. Elle donne un
trait clair et soigné.
A ipe signifie, en fait, une découpe près du bord.
Philippe utilise différentes sortes de bois. C'est le bouleau,
bois clair, qui a sa préférence. Le bouleau se présente
sous forme de plaques de multiplex.
Il utilise le chêne, celui - ci par contre, donne plus de contrastes,
il est aussi plus résistant.
Ces bois proviennent de Russie ou des Pays Nordiques; il les achète
régulièrement dans les Établissements Carlier à
Namur.
- J'ai joué à l'orthopédiste, plaisante t-il, en
nous montrant une statuette africaine. Il a réalisé un socle
afin qu'elle puisse tenir debout.
Une habilité manuelle
- " Mon père était bricoleur, et j'allais souvent
travailler avec lui", nous dit l'artiste. Voilà comment il
explique l'origine de son aptitude à utiliser le bois.
Après notre mariage, avec Françoise, nous avons acheté
une maison à Malonne.
- "C'est moi qui ai effectué les travaux de menuiserie classique,
comme l'aménagement des meubles de famille, des portes etc..."
Psychologue de formation, il a fait ses études à Leuven.
Philippe suit des jeunes en difficultés sociales, psychologiques
et scolaires. Quand il rentre de son milieu de travail, il " s'évade
en travaillant le bois " . Il se laisse aller à sa création
ce qui lui permet de se détendre. Il en oublie sa profession:
A partir de janvier 2004 et suite à la demande de ses employeurs,
Philippe travaillera pendant une dizaine d'heures dans un atelier menuiserie
pour occuper des résidents adultes. Cela lui permettra de connaître
davantage le bois.
"- Plus tard, j'aimerais aussi me perfectionner en tournage, mais
je continuerai à faire des appliques murales.
Un cadeau ignoré
Afin de se perfectionner Philippe s'est inscrit à un stage de
tournage à Bois-de-Villers. C'est à cette occasion qu'il
apprend à tourner des plats en noyer.
Après ce stage, il est convaincu de l'opportunité de l'achat
d'une machine.
Le jour de ses 50 ans Philippe reçoit comme il se doit un cadeau
emballé.
Il le prend, le palpe et sent du bois. Il croit que c'est une farce ;le
dépose à l'écart dans sa réserve.
Sa femme insiste pour qu' il déballe enfin le paquet. Il découvre
la machine à découper...
Quelle surprise et quel contentement...
Ses inspirations
Les jeux de Françoise
Françoise est ergothérapeute.
Ils travaillent ensemble depuis des années à l'IMP de Clairval
à Suarlée.
C'est dans leur milieu de travail qu'ils se sont connus. Il se sont mariés
en 1980.
Ensemble, ils conçoivent et fabriquent des jeux ( tels que des
jeux de coopération, jeux qui ne provoquent pas les conflits, pas
de rivalité, mais aident à participer), pour la ludothèque
du centre.
Philippe confectionne, dessine les éléments, découpe
dans le bois, affine. Françoise termine en peignant,
vernissant avec l'aide de son amie Marie-Paule. C'est un travail minutieux,
il ne faut pas de traits de pinceau. Les temps de séchage sont
très importants pour la réussite de l'objet. Ils réalisent
également les boîtes pour transporter ces jeux.
Mais, ce que Françoise apprécie davantage, ce sont les créations
de Philippe.
Les cadeaux de naissance
L'autre source d'inspiration est la demande pour des cadeaux à
offrir à des jeunes mamans, pour les décors des chambres
d'enfants, appliques murales, petits trains, petits jouets ....( voir
photo ci-contre ).
Ce sont des cadeaux personnalisés qui peuvent suivre l'enfant depuis
sa première chambre de bébé jusqu'à sa chambre
d'adolescent.
Le créateur établit des gabarits, cela lui permet de gagner
du temps dans la fabrication.
Le combat des échasseurs
En 1991, le service de la culture de la province de Namur soutient les
créateurs de jeux pour la troisième fois. Michel Goffinet,
alors directeur de l'école primaire spéciale Saint Berthuin
de Malonne, prend contact avec Philippe pour réaliser en bois un
jeu qu'il a lui-même conçu.
C'est ainsi que Philippe s'adonne à la fabrication du jeu "
Le combat des échasseurs " qui fait s'affronter, sur un échiquier,
des personnages représentant les " Mélans et les Avresses
". Ils ont reçu le prix " Toy Award " décerné
par l'association "Toy and Baby Business". Malonne Première
avait relaté l'événement dans le numéro 64.
Pour la petite histoire, ce jeu avait été réalisé
à l'échelle: échasses - personnes. Comme l'échiquier
avait été tracé avant il a fallu reperforer l'ensemble.
Après le coloriage et le vernissage, les personnages avaient grossis.
Une forêt de bois.
L'inspiration de la création de cette applique murale, représentant
une forêt ( voir photo ) vient d'une pièce de théâtre
qu'il avait été voir avec sa femme, il a reproduit le décors
en miniature. Cet objet lui a demandé plus de 6 heures de travail
lors de ses moments perdus. Ce n'est pas facile, il
faut avoir une représentation de l'objet dans l'espace, une continuité
dans le travail pour avoir une idée d'ensemble.
La fête des Aumougneux
A cette occasion il a fabriqué 350 plaquettes en bois représentant
l'Aumônière de Malonne. C'est Daniel Rousselet qui a découpé
les formes.
Philippe s'est chargé du travail de finition. Ces plaquettes servaient
pour une présentation individuelle de fromages pour le souper de
la fête des aumougneux, comme le relate un article de ce journal.
Des maillets qui ont du charme.
C'est en 2001 que Daniel Rousselet sollicite déjà Philippe
pour lui fabriquer des maillets pouvant servir à la sculpture de
ses pièces. Ils sont tournés dans du charme que Daniel lui
procure ( c'est lui qui a découpé l'arbre en général
). Ces maillets sont ronds en forme de calice contrairement à ceux
que l'on trouve dans le commerce habituellement. Philippe peut en fonction
de la finesse du travail de Daniel Rousselet en varier la grandeur, le
poids....
Un poivrier
Pour Olivier Meesen, un étudiant en design de l'Institut Saint
Luc de Liège, Philippe a réalisé le prototype d'un
poivrier.
Le matériel
La difficulté est de trouver du bois sec.
Il faut également des kilomètres de papier "émeri"
pour lisser le bois. Celui-ci a différents grains.
Ce qu'il apprécie le plus c'est de laisser le bois au naturel.
"- Le bois est beau, nous dit-il"
Les expositions
Les marchés de Noël
Philippe est souvent sollicité pour les " Marchés de
Noël "et plus particulièrement ceux de Malonne mais aussi
de Bois-de-Villers.
Il expose à cette occasion des crèches en bois, les appliques
lumineuses, les hiboux....
La Saint Ours
Philippe a été invité à exposer dernièrement
ses oeuvres au marché de la Saint Ours dans le val d'Aost en Italie.
Il se déroule en fin janvier. C'est au départ l'uvre
d'un prêtre d'une paroisse de montagne, qui démarchait pour
obtenir des outils afin des les offrir aux pauvres pour leurs travaux
dans les Alpages.
L'artiste ne possède pas chez lui de salle d'ex position mais
un classeur avec des photos, que nous avons eu le plaisir de consulter.
Malonne Première souhaite un bel avenir pour ce tourneur pour la
réalisation d'autres objets en bois...
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