Après 24 heures de voyage (Bruxelles-Madrid-Quito-Riobamba) et
6 heures de décalage horaire, nous avons été accueillis
dans la pépinière pour 3 jours d'adaptation à l'altitude
(2750 m) et des opérations de rempotage de pins et d'eucalyptus).
Après une heure de voyage, nous arrivons dans la communauté
à Calchi (3200 m d'altitude). Accompagnés d'Équatoriens,
nous avons travaillé dans les potagers. Nous y avons planté
des choux, brocolis, laitues, et creusé des rigoles d'irrigation.
Viennent ensuite les opérations de plantation de 15000 arbres dans
la montagne, aux alentours de 4200 mètres.
Quel effort pour simplement avoir la force de ramasser le plant par terre
et le donner au planteur équatorien qui, sans effort apparent,
creuse le trou à la houe et plante l'arbre.
La nourriture, tout comme le logement, étaient pour le moins spartiates.
Le menu habituel était constitué d'une assiette de soupe
à la coriandre (racine servant d'épice) avec des pommes
de terre. Le plat principal était constitué de pommes de
terre ou riz avec une sauce à la coriandre, ainsi que de petits
morceaux de poulet ou de cochon d'Inde.
Le logement se faisait dans un bâtiment au sol de terre battue avec
des carreaux manquants. Nous avons dû de toute façon occulter
les fenêtres pour réfréner la curiosité des
Équatoriens envers les demoiselles belges (toutes soi-disant mariées
pour le voyage).
Cependant, le plus difficile a été de gérer les problèmes
d'hygiène : remettre en état une toilette, rendre l'eau
potable chaque jour (faire bouillir) et gestion des nombreuses victimes
de la turista et autres maladies (14 sur 19 personnes).
Le premier WE, nous avons organisé une excursion sur le Chimborazo.
Il s'agit d'un volcan qui culmine à 6272 mètres. Le sommet
étant hors d'atteinte pour nous, nous sommes montés jusqu'à
5140 m. A cette altitude, mettre simplement un pied devant l'autre demande
un effort considérable.
Le second WE nous a permis de faire une excursion en forêt vierge
dans le bassin de l'Amazonie. Nous avons rencontré un chaman qui
nous a expliqué l'utilisation médicinale de nombreuses plantes
et découvert un coin de forêt dans la boue et en pirogue.
Quelle variété de flore et de faune!
Un élément important de notre voyage a été
aussi bien entendu la rencontre des habitants. Grâce à une
formation préalable en espagnol, nous avons pu communiquer un tant
soi peu avec eux. Ce sont des personnes qui, même s'ils n'ont que
très peu de choses, sont prêts à donner tout. Ils
sont très sympathiques et accueillants. Les femmes s'occupent des
nombreux enfants (souvent une dizaine), du ménage et des cultures
tandis que les hommes partent travailler à la ville. Les enfants
vont à l'école jusqu'à 10 ans, avant de commencer
à travailler aux champs.
Ce fut assurément un voyage de rhéto qui secoue. Un voyage
de 3 semaines en immersion complète dans une communauté
de 600 personnes qui nous a permis de prendre conscience de la pauvreté,
mais aussi de la dignité, du courage et de la qualité d'accueil
de ces personnes.
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