Une bande d'Apaches lâchés dans la nature

Cette année, le thème du camp était le Far West. Le lieu était enchanteur : dans la petite commune de Logbiermé (région de Stavelot), une pâture fraîchement fauchée qui domine un paysage de rêve et une aire de barbecues qui permettait d'abriter tout le monde quand le ciel se faisait menaçant . Mais heureusement, une fois n'est pas coutume, la pluie s'est faite assez rare cette année.
Des activités variées
Les activités furent variées. Culturelles, bien sûr : visite du musée local de Wanne, visite de l'ancienne abbaye Saint-Remacle de Stavelot, abritant aujourd'hui le musée du circuit de Francorchamps, un musée historique sur l'abbaye et sa région et un musée Apollinaire (qui y a séjourné à l'âge de 18 ans). Pas étonnant qu'à la veillée il nous soit parfois venu l'envie de philosopher... Activités sportives, avec des balades pédestres, à vélo et même en calèche (far-west bien sûr) pour goûter à toutes les vitesses les paysages de cette région magnifique. Activités récréatives, avec les soirées festives et costumées (toujours sur le thème du Far West) agrémentées d'éclats de rire quasi permanents. Activités plus physiques également, avec toutes les tâches nécessaires à la vie d'un groupe de 50 personnes pendant trois jours : montage et démontage des tentes et de toute l'infrastructure, achats, préparation des repas, " corvées " diverses…
Un camp gastronomique
Mais un " camp parents " ne serait pas vraiment un " camp parents " sans son aspect gastronomique. Curieux, me direz-vous, de parler gastronomie dans un camping rudimentaire et improvisé… C'est vrai, il faut le vivre pour le croire, mais chaque camp nous réserve son lot de " découvertes savoureuses ". Cette année, après le traditionnel buffet du vendredi soir (chacun amène un plat sur le thème du camp, c'est somptueux), nous avons eu droit à des grillades de bison (eh oui !) accompagnées de haricots rouges et de maïs grillé. Un vrai régal ! Quant au dimanche soir, c'est un restaurant de Malmédy qui a eu le courage ou l'inconscience d'accueillir notre bande de fêtards (et même très tard) qui n'attendaient que le signal du patron et de son violon pour faire la démonstration de leur savoir-faire choral. Tous ces épisodes culinaires, vous vous en doutez, étaient arrosés comme il se doit de ces breuvages qui réjouissent le cœur de l'homme… et de la femme (avec par exemple la Salm, une bière locale que nous avons découverte).
Les totémisations
Bon, là, vous avez l'essentiel du compte-rendu analytique. Mais vous ne pourriez pas vous rendre vraiment compte de l'ambiance si je n'évoquais pas rapidement quelques-uns des événements qui ont pimenté notre séjour.
La soirée des totémisations tout d'abord, qui se déroula au pied d'un gigantesque rocher (magiquement illuminé de petites flammes pour la circonstance) qui aurait été jeté là par le diable lui-même, qui l'emportait pour anéantir l'abbaye de Stavelot et qui fut détourné de son projet grâce à la ruse de saint Remarcle. Les futurs totémisés (on est totémisé lorsque l'on participe à son deuxième camp) ont d'ailleurs interprété cette légende dans une version, comment dire, fort originale et qui déclencha de nombreux fous-rires… Des épreuves aussi périlleuses que d'envoyer des flèches sur une cible alors que l'on chevauche un cheval fougueux (était-ce bien lui ?) leur ont permis de mériter leurs totems. Certains d'entre eux seront peut-être lourds à porter, comme le kakapo, le quokka (un kangourou à queue courte, vite rebaptisé quokka light) ou l'apollon (un petit papillon qui adore butiner de fleur en fleur). Vous comprendrez qu'il vaut mieux ne pas citer de noms.
Des infrastructures 4 étoiles
Difficile aussi de ne pas évoquer la qualité des infrastructures de cette année. Des feuillées 4 étoiles couvertes (réalisées vous vous en doutez en grande partie par kakapo) et une tente douche qui nous fait encore monter d'un cran sur l'échelle du confort (mais où donc s'arrêteront-ils ?). Là, d'ailleurs, la population locale se souviendra peut-être longtemps de notre passage : le dimanche matin, parce que la pression n'était pas assez forte pour la douche d'une de nos naïades, notre ingénieux ingénieur de service s'aventura sous la taque de la compagnie des eaux pour couper une conduite qui était censée alimenter les vaches du pré d'à côté. La pression augmenta en effet presque immédiatement… mais deux villages voisins se retrouvèrent sans eau toute la matinée. Bon, tout le monde peut se tromper…
Vous vous en doutez, pour rendre une telle aventure possible, cela demande pas mal de travail, et il en est quelques-un(e)s qui en font plus que leur part. Qu'ils en soient encore remerciés.
En route vers le dixième
Si l'aventure vous tente, sachez qu'il suffit d'avoir un enfant dans l'unité ou, à défaut, de verser une cotisation à l'association qui a pris en charge l'entretien et la réfection des locaux scouts (Le Roc-La Cascatelle, c/o JF Kesteman, 081/44.01.59), pour pouvoir participer (il faut aussi aimer rire). Sachez aussi que l'an prochain, nous fêterons déjà le dixième anniversaire du camp parents. Alors, ce sera sûrement encore plus grandiose.