Une foi à la fois

Si chacun a son dieu, en corollaire, chacun a sa foi, comme chacun vit un amour qui est unique. Chaque "foi" est unique et n'est identique à aucune autre "foi": "une foi à la fois"!

L'éventail de la foi est très large aussi bien chez les chrétiens, les musulmans que dans la laïcité. Chez l'un comme chez l'autre, cela va de l'extrême-droite à l'extrême-gauche, du plus spirituel au plus terre à terre.


Prendre conscience de cette diversité de la foi est primordiale car de cette multitude jaillit la richesse de l'humanité. L'Homme ne grandira, ne deviendra pleinement humain, que grâce à l'échange et la confrontation respec-tueuse de ce qui le fait vivre. C'est ce qu'exprimait A. Malraux: "Je pense que la tâche du prochain siècle en face de la plus terrible menace qu'ait connue l'humanité, va être d'y réintégrer les dieux". La non acceptation de la foi de l'autre que l'on considère comme un obstacle, un concurrent voire même un adversaire est le drame majeur de toute l'histoire de l'humanité.

Pour les extrémistes sectaires il n'y a qu'une seule foi - la leur - une foi pour tous et une fois pour toutes. L' être humain y perd toute sa personnalité, toute sa liberté. Une telle perception de la foi est donc à combattre, non pas avec les moyens et les armes de l'adversaire, mais en cassant la spirale de la violence. C'est tout le sens de cette parole de Jésus "Tends la joue droite quand on te frappe sur la joue gauche"

Pour conclure, je voudrais simplement reprendre comme Edmond Blattchen, cette parole de Sainte Thérèse de Lisieux: "il est préférable de parler à Dieu que de parler de Dieu" et nous pourrions compléter en disant aussi "il est préférable de parler à l'Homme que de parler de l'Homme".